Fermée...#2
Encore est toujours cette porte est fermée... encore une fois, mes espoirs fous sont restés vains.
Aujourd'hui est un jour spécial pour elle, pour moi.
comme l'a si bien dit Sandra, "c'est comme un caillou dans ma chaussure.certains jours lorsque ce caillou n'est pas trop mal placé, je peux avancer sans ressentir d'autre qu'une gêne légère, et sourire malgré tout, profiter de chaque joli moment, aimer, embrasser. D'autres jours, je sais dès le matin que ce sera terrible. Chaque pas me coûte, le souffle est court, les larmes toujours prêtes à jaillir..."
aujourd'hui est un jour avec caillou douloureux. J'ai une boule dans le ventre, la respiration difficile, et il me faut afficher un large sourire, si je ne veux pas pleurer...
aujourd'hui j'aurai aimer comme toute fille l'appeler pour lui souhaiter un bon anniversaire, lui offrir des fleurs, des chocolats, mais encore et toujours cela m'est refusé. Je n'ai pas le droit d'être une fille...
J'ai 36 ans, et il ne m'est toujours pas
possible d'avoir l'amour d'une mère. Les années passent, filent, comme
ce fol espoir d'avoir un jour son amour ! Et là j'en ai marre, marre de quémander son amour, marre de gâcher tout ce temps, marre de cette souffrance, marre de ne pas arriver à vivre avec... je suis lasse !
Je rêve de trouver le courage de composer le n°, mais les mains moites, la boule à la gorge, je sais que dès que je prononcerai un seul petit mot, elle raccrochera, et je me sentirai encore plus mal. Je ne serai plus une femme, une mère, mais une toute petite fille, seule, sans l'amour tant espéré de sa maman ! Que faire ? que dire de mieux que ce que j'ai déjà fait maintes fois ? ...de longues lettres ? je n'ai plus la force de les écrire. des photos ? les regarde-t-elle seulement ! ...Mais pourtant je vais le faire encore une fois, et je vais avoir mal comme toujours, mais je ne peux pas ne pas le faire, car ce serait pire...j'entendrai sa voix, c'est déjà bien, non ?.. et je sais qu'après je composerai un autre n°, celui de mon papito, on ne parlera pas de ce qui vient de se passer, pas besoin de mot pour qu'il comprenne, ma douleur il la connait, il la vit aussi, alors il me parlera tendrement, son affection suffira à apaiser, un peu. Il plaisantera avec ces nietos, leurs rires à chacun me mettra sans doute la larme à l'oeil, et un petit sourire aux lèvres, en pensant à l'amour de mon père pour nous...
A chaque nouvelle année, j'ai espoir que ce sera celle qui nous rassemblera, l'année où mes enfants auront enfin la chance d'avoir une gd-mère, pas qu'une simple visage sur une photo jaunie, ou à peine entraperçue !
Ils aiment souvent que l'on parle d'elle, de la maman bleue, de la dernière fois au mexique, où on l'a croisé dans la rue, mais où je n'ai pas eu la force de poser ma main sur son épaule qd elle a fait volteface en me voyant, suivi de Natán qui lui disait "abuela, te queremos", juste à côté d'elle, il a eut plus de valeur que moi... Ensuite s'asseoir sur un banc juste à côté de chez elle, car le simple fait de la voir si proche, opportunité que je n'avais pas eu depuis tant d'années, m'a vidé de toute force, de toute énergie...J'attendrai un long moment, caliné par mes fils, encore sous le choc de cette brève "rencontre"...
Les larmes coulent, sur cette douleur, sur ce gachis, je couche ces mots, ça fait du bien...